Obélisque : de Louxor à la Concorde

Publié le 26 Février 2021

Le mot obélisque vient du grec signifiant « broche à rôtir ». Ces aiguilles de pierre ornent dans un premier temps les temples consacrés aux dieux solaires. Dès le milieu de l’Ancien Empire, les rois de la Ve dynastie qui incorporent leur nom de naissance à leur titulature sous le titre de « fils de Ré » font édifier des temples dédiés au dieu solaire. Au centre de ceux-ci, comme dans le temple d’Héliopolis, un bâtiment, carré à sa base et se terminant par un pyramidion, rappelle le Benben, la butte primordiale d’où sortit le soleil «  la première fois ».

Le premier obélisque de forme allongée date du règne de Téti (2345-2323 avant JC), fondateur de la dynastie suivante. La plupart des obélisques connus datent du Nouvel Empire. Ils peuvent atteindre une trentaine de mètres de haut et peser jusqu’à trois cents tonnes. Ils sont pour la plupart en quartzite ou en granite, pierres dont la couleur rouge rappelle la lumière du soleil, et leur pyramidion est en électrum : un alliage natif d’or et d’argent.

Le plus grand obélisque n' a jamais été érigé : il se trouve toujours dans la carrière de granit d’Assouan. Il aurait dû atteindre quarante deux mètres de haut et peser mille deux cents tonnes, mais il a été abandonné en raison d’une fêlure dans la roche apparue lors de sa taille. Toujours visible sur le site, il a permis une étude précise des techniques de taille à l’époque pharaonique.

Souvent dressés par deux devant les pylônes de temple, les obélisques jumeaux ont été séparés à partir de l’époque impériale : Auguste est le premier à en décorer les monuments de Rome. Une mode qui se poursuit  de Constantinople à Paris, de Londres à New York,... jusqu’au XIX e siècle.

L’obélisque de la Concorde était à l’origine érigé avec son jumeau devant le temple de Louxor. Tous deux ayant été donnés par Mehmet Ali à Charles X, il a été transporté et érigé à Paris en grande pompe en 1836, accompagné par l’air des « Mystères d’Isis » (extrait de la Flûte enchantée de Mozart). L’ingénieur Apollinaire Lebas, qui avait coordonné les opérations, se poste dessous au moment de l’érection sur la place de la Concorde, préférant périr broyé que de survivre à l’éventuel échec de la phase de levage. Jusque dans les années 1980, le second obélisque, resté sur le sol égyptien, appartenait encore virtuellement à la France. François Mitterrand le restitue à l’Egypte lors de son premier septennat.

 

Source : Les 100 Mythes de l’Egypte Ancienne, Hélène Bouillon, Que Sais-je ? 2020

Rédigé par Hélène Bouillon

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