Servitude dans l’Egypte Antique

Publié le 20 Mai 2020

Pas d'esclavage ni de coups de fouet !

S’il est une certitude au sujet de l’Egypte ancienne, c’est bien qu’avant l’époque ptolémaïque, au IVe siècle av.J.C. l’Egypte ne connaît pas l’esclavage. Personne n’est privée au sens gréco-romain du terme de sa liberté et reste soumise à l’autorité absolue d’un maître du fait de sa naissance, par capture en temps de guerre ou par vente ou condamnation.

Le mode de fonctionnement de la royauté égyptienne est basé sur un principe universel : en tant que fils des dieux et représentant des dieux sur terre, Pharaon garantit la vie et assure à chacun sa subsistance. Aussi en échange de tels bienfaits est-il en droit d’exiger de ses sujets leur travail de sorte que chacun participe au grand œuvre collectif et par ce biais l’Egyptien s’approprie une parcelle des prérogatives réservées au personnage royal.

Les travaux agricoles et les chantiers de construction qui monopolisent une partie de la main d’œuvre égyptienne lui permettent en échange des rations journalières et un salaire mensuel en fonction d’une quantité de travail donnée. Salaire et labeur sont négociés à l’avance et pour une durée déterminée. C’est le régime de la corvée : l’individu ne choisit pas sa tâche mais il est payé pour le travail effectué. A partir du Nouvel Empire en sus de l’Etat, on constate que toute personne peut, contre rémunération louer les services d’un tiers.

Les mots de la langue égyptienne dévoilent cette condition de respect de l’individu :  hem ou bak de la littérature égyptienne sont des hommes libres, parfaitement intégrés à la société, disposant d’un état civil, titulaires de droit et redevables de devoirs identiques à ceux du reste de la population. Parallèlement la trace dans les archives de contrats relatifs à la vente ou à la location d’individus dépendants indique ce que l’on appelle communément «l’esclavage pour dette » : cas où la négociation a porté sur des services temporaires évalués et quantifiés par les intéressés pour apurer ou effacer une dette.

A cela s’ajoute le cas des prisonniers de guerre : la politique égyptienne vise à intégrer ces captifs à la société en leur offrant une éducation, pour à terme les assimiler à la société et les traiter comme tout Egyptien de souche. Ils peuvent entrer comme serviteurs chez un particulier à la suite d’un don fait par le roi à un homme méritant. Souvent accueillis avec familles et enfants ces dépendants font vite partie du foyer dans lesquels ils restent toute leur vie.

 

                 Ouvriers et artisans -Tombe de Rekhmiré, vizir de Thoutmosis III, XVIIIeme dynastie 

Sources de l'Article  : Historia n°878. Février 2020 ( A. Gros de Beler) et Wikipédia : Servitude dans l’Egypte Antique

Rédigé par Claude Laporte

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