Le Sikhisme, une des religions dharmiques (ou indiennes)

Publié le 23 Février 2021

Le Sikhisme cinquième religion du monde avec plus de 20 millions de fidèles à ce jour, a été fondé au XVIème siècle au Panjab par l’Indien Gurû Nânak  qui aspirait à dépasser l’hindouisme et l’Islam. Il fut suivi par neuf autres guru qui donnèrent au sikhisme sa forme définitive.

Le sikhisme est une tradition centrée sur l’homme : Dieu est trouvé non seulement dans des temples, dans des pélerinages, dans les saints et les saintes mais en tout Etre Humain. Le neuvième guru Tegh Bahadur, père du guru Gobind Singh disait : « Pourquoi allez- vous dans la forêt à la recherche du divin ? Waheguru (le Maître Suprême) vit en tout et demeure en vous aussi. Comme le parfum demeure dans la fleur et votre reflet dans un miroir, ainsi le Divin est à l’intérieur de tout ; recherchez le donc dans votre propre cœur. »

Le fondateur de ce courant religieux qu’est le Sikhisme est Guru Nânak Dev (1469-1539). La principale croyance de Nânak repose sur la doctrine de l’unicité divine. Les Hindous estimaient qu’il existait un Etre Suprême, mais ils adoraient Dieu sous des formes multiples : Vishnu, Shiva, Durga et de multiples incarnations. Nânak était profondément choqué par ce polythéisme et enseignait l’existence d’une seule Divinité  invisible dont la seule forme est la Vérité.

Nânak demande à l’adorateur de faire abstraction de toutes les images ou représentations de Dieu pour converger vers une notion unique, purement spirituelle, seule digne d’exprimer la sainteté du créateur. Cette idée s’attaque d’emblée à l’idolâtrie. Un tel dieu, n’ayant ni forme, ni contour, mais seulement conçu comme vérité ne peut être représenté sous aucune forme, il est absolument iconoclaste. Le Dieu conçu par Nânak, cause de toute existence est le dispensateur de bienfaits qui pose les principes de la loi et de l’ordre cosmique. Il n’est nul besoin de lui faire des sacrifices, la méditation sur son Nom seule, suffit. Nânak déplorant les conflits fréquents entre Hindous et Musulmans voulut faire en quelque sorte une synthèse de l’Islam et de l’Hindouisme, dénonçant à la fois les excès du Brahmanisme orthodoxe et du sectarisme musulman, il entreprit de propager une nouvelle religion à base de monothéisme et de tolérance universelle.

Dans la conception de Nânak, le salut est également possible pour l’homme comme pour la femme, sans différence de sexe. La moindre action porte ses fruits, qu’aucune n’échappe au regard divin. Pour illustrer cela, il est utilisé l’image d’un pont : qu’après la mort, les âmes, revêtues de leurs corps éthérés, franchissent, seuls les justes de toutes les religions peuvent passer.

Pour Nânak, tous les êtres sont égaux au départ et seules leurs actions, bonnes ou mauvaises, les départagent. Le mépris de la femme lui était intolérable, il trouvait abominable les infanticides pratiqués par les hindous de haute classe afin de sauver leurs filles du déshonneur, ainsi que la pratique de la polygamie .A une époque , où en Europe occidentale les théologiens s’interrogeaient encore si la femme avait réellement une âme, Nânak déclarait  qu’elle en avait une égale de celle de l’homme et aussi que la femme avait un rôle capital à jouer dans la société.

Au sujet des interdits alimentaires, Nânak partisan de la non-violence, estimait que les disputes sur la consommation de la vache ou du porc étaient stupides, car pour lui, mettre à mort un animal quel qu’il soit était un arrêt du progrès spirituel. Il n’y a pas de bonne façon de tuer. Il désapprouvait fortement aussi l’usage de l’alcool et  drogues. Déjà à son époque Nânak disait : trop manger conduisait à une surexploitation des ressources de la Terre. Pas de consommation de viande et d’œufs, tout en encourageant la consommation de lait, de beurre et de fromage

Nânak prêcha jusqu’à sa mort à l’âge de 70 ans. Ce fut un homme qui réussit dans une époque troublée, d’être à la fois admiré par les hindous et les musulmans qu’il acceptait comme disciples sans distinction de religion. Il pratiquait la tolérance la plus complète et n’essayait jamais d’imposer ses idées. Son enseignement se faisait toujours en langue populaire de façon à ce que sa doctrine soit comprise par tous ceux qui ne comprenaient ni le sanskrit ni le persan.

Le Granth est le livre saint de la communauté des Sikhs. (le mot Sikh veut dire disciple). Ce livre  Le Granth comprend des poèmes de Nânak (le fondateur du courant religieux )  ainsi que les neuf autres fondateurs de la religion Sikh. L’enseignement spirituel des dix gûrus, recueillis dans le Granth, est la base du Sikhisme. Selon le principe « Ik-On-Kar » que l’on traduit par Ik : une ; On : conscience créatrice ; Kar : manifestée. Le but suprême de l’existence est de devenir « Sachiar »réalisé par soi-même. Le culte pratiqué par les Sikhs est simple : il consiste surtout à la lecture du Granth, ils s’abstiennent d’alcool et de tabac, mais méprisent l’ascétisme si cher à l’Hindouisme.

Le Temple d’or, l’édifice le plus sacré des Sikhs, est situé au cœur de la ville d’Amritsar, au Penjab.

Le Temple d’or renferme le livre sacré des Sikhs, le Guru Granth Sahib. Sa construction a été ordonnée en 1601 par le 5ème Gurû (Gurû Arjan) à l’endroit même où Gurû Nanak venait méditer.On accède par quatre entrées qui symbolisent son ouverture à tous les peuples et toutes les croyances, des repas gratuits sont offerts aux pèlerins. Tout est gratuit, jamais les Sikhs ne vous demanderont un pourboire. Vous pouvez aider si vous le désirez, pour l’élaboration des plats, cela sera bon pour votre Karma. Donner à manger à celui qui a faim et à boire à celui qui a soif. Lieu spirituel vous avez à manger et à boire pour le corps et l’esprit.

Qui sont les Sikhs aujourd’hui ? Où les rencontrer ?

Au-delà d’une religion, les Sikhs représentent aussi une nation, avec une langue, des traditions et le profond  désir d’avoir un pays à eux. Ils luttèrent contre le système des castes hindoues, mais au dix-septième siècle, sous l’influence du dernier Guru, Govind Rai, ils créèrent une caste dirigeante théocratique, le Khalsa, sorte de confrérie guerrière à laquelle on accédait par une sorte de rite initiatique dit « baptême de l’épée ». C’est la création de l’ordre chevaleresque des « Khalsa » (les purs) regroupant tous les Sikhs, hommes et femmes, qui ont été initiés. Les Sikhs se reconnaissent à plusieurs signes extérieurs : en tant que » combattants de la foi » ils doivent toujours garder sur eux cinq objets commençant par « k » :

  • Le Klesh : la barbe et les cheveux qui ne doivent jamais être coupés, les cheveux sont roulés en un chignon recouvert d’un turban chez les hommes, d’un voile chez les femmes. (Le turban de couleur orange  est associé au courage, au martyre et au sacrifice.)
  • Le Kanghe : peigne.
  • Le Kara : bracelet d’acier qui symbolise la restriction, la retenue dans ses actes. Lien indestructible qui uni l’être à son créateur éternel et à l’infini.
  • Le Kirpan : poignard à double lame, y compris chez les femmes.
  • Le Kacche : caleçon, pantalon court.

En Inde, les Sikhs représentent 1,9% de la population de l’Inde et sont installés essentiellement au Penjab, ainsi que dans la capitale Delhi. Le Sikhisme est l’incarnation de l’identité du Penjab.

On dit que les Sikhs sont les personnes les plus gentilles en Inde, celles en qui on peut avoir le plus confiance. Alors pourquoi portent-ils un poignard ? Les Sikhs ont été très vite persécutés par les Moghols. L’engagement militaire est donc plus présent vers 1700 que les paroles de tolérance. L’une des phrases les plus célèbres du Gurû Gobind Singht est d’ailleurs une explication à la présence du poignard : lorsque tous les autres recours ont été épuisés, alors il est parfaitement juste de tirer l’épée.

Le Sikh peut adorer Wagheru en se levant le matin, en allant travailler ou à l’école ou à l’université, en revenant chez lui pour cuisiner et entretenir la maison. Chaque activité peut être un acte de Seva, (terme qui signifie « service »), tout est dans l’esprit et les intentions de l’action. En vivant de manière fraternelle et généreuse.

Travaille, partage le fruit de ton travail, médite sur le NOM, résume la devise Sikh. En aidant les autres chaque Sikh accède au Divin.

Sources :

  • Wikipedia : Le sikhisme
  • Revue Monades N°14 ; 2005 

 

Rédigé par Linda Baudry

Publié dans #HS

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