Al-Ula, merveille d’Arabie

Publié le 17 Juin 2020

Ce site archéologique lointain situé au Nord Ouest de l’Arabie Saoudite renvoie à 7000 ans d’histoire.
 

L’Institut du Monde Arabe à Paris a cherché cet hiver à le faire mieux connaitre par une magnifique exposition préparée avec soin et beaucoup de  ressources, mais la pandémie du COVID 19  et le confinement de ce début d’année 2020 ont compromis cette ambition louable de faire mieux connaître ce lieu magique fait de couleurs contrastées et ses trésors incontestables  à compter au patrimoine de l’humanité.

En effet, la première occupation connue de ce site remonte au Néolithique lorsque des populations s’installent dans la vallée et y construisent des sites funéraires dont de remarquables « tombes à traîne ». Des dessins gravés sur les roches témoignent des systèmes politiques et économiques anciens  et d’une faune abondante (dromadaires, ibis, autruches).

A partir du VIIIème  siècle avant J-C,  Al-UlA occupe une place importante sur la célèbre route de l’encens qui reliait le sud au nord de l’Arabie. De nombreux vestiges antiques témoignent de cette époque fastueuse pour la région. Pendant plus de mille ans les caravanes chargées d’encens et de myrte en provenance des royaumes du Sud font halte dans les oasis de Dadan et d’Hégra et établissent des relations commerciales pérennes avec les royaumes présents.

Entre le VIIIe et le II siècle avant J-C, les royaumes de Dadan et Lihyân s’installent au cœur de la vallée. Ils contrôlent le commerce caravanier, bâtissent des sanctuaires et fabriquent des statues humaines et animales spectaculaires.

A une trentaine de kilomètres au nord d’Al- Ula, la ville de Hégra est fondée au premier siècle avant J-C par la puissante civilisation des Nabatéens, venus de l’actuelle Jordanie et célèbres dans le monde entier pour avoir bâti la grandiose Pétra. D’ Al –Ula les Nabatéens contrôlent les caravanes qui se dirigent vers Pétra, leur capitale. Ils font creuser dans la roche 94 tombeaux rupestres monumentaux.

Cet ensemble unique est un des trésors de la région d’Al-Ula inscrit au patrimoine de l’Unesco en 2008.

En 106 après J-C., Hégra est intégrée à l’Empire Romain et en devient la frontière sud. Les vestiges d’un fort et des inscriptions latines témoignent de cette présence romaine en Arabie encore très peu connue du grand  public.

Par ailleurs des milliers d’inscriptions rupestres laissées par les populations de passage renseignent sur l’organisation politique et sociale de Dadan et Hégra entre  le V e siècle  avant J-C. et la conquête arabe…

Des découvertes faites sur place ont apporté une mine d’informations utiles pour apprécier l’évolution de la graphie nabatéenne vers la graphie arabe et sur les divers alphabets pré islamiques.

L’Arabie Saoudite (voir article précedent sur la monarchie de cet état) a noué un partenariat avec la France pour valoriser le site. 

Son projet : s’assurer des rentrées de devises internationales via un tourisme organisé et contrôlé par le regime politique lui même. Le chantier est estimé entre 50 et 100 milliards d’euros (dont une partie devrait être récupéré par l’Etat Français). Ce qui doit s’appeler le « Resort Shaaram » dont la construction est envisagée en plein désert  a été confié à l’architecte français Jean Nouvel.

Notre désir de saine curiosité doit-il se faire complice d’une stratégie financière, politique et architecturale d’un pays au mode de gestion autoritaire et sectaire ?

Communiqué de presse de l'IMA sur cette exposition prestigieuse

Explications Paris Match

PROJET ARABIE SAOUDITE pour TOURISME INTERNATIONAL  (voir vidéo avec sous titres du Journal Le Monde du 13 avril 2018)

Temoignage visuel de Yann Arthus Bertrand, partenaire de l'IMA

Rédigé par Claude Laporte

Publié dans #HS, #Ac

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J
magnifique
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